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Paracharontidae Charinidae Charontidae Phrynichidae Phrynidae

Fiche d'élevage

Cette fiche est consacrée aux différentes espèces d’amblypyges, qui ont des mœurs proches et dont l’élevage est semblable entre les différentes espèces. Néanmoins, il existe parfois quelques différences interspécifiques, les différences concernant les espèces fréquemment élevées sont mentionnées et l’espèce est précisée.

Noms dans différentes langues :

Heterophrynus longicornis

Taxinomie :

Les amblypyges se décomposent tout d’abord en deux sous ordres :

Les Euamblypygi se décomposent eux mêmes en 4 familles, les Charinidae (genres Catageus, Charinus et Sarax), les Charontidae (genres Charon et Stygophrynus), les Phrynidae (genres Heterophrynus, Phrynus, Acanthophrynus et Paraphrynus) et enfin les Phrynichidae (genres Damon, Phrynichodamon, Musicodamon, Euphrynichus, Phrynichus, Trichodamon et Xerophrynus).

Statut légal :

Aucun amblypyge n’est protégé (CITES ou règlement européen) à ce jour.
Ces animaux n’ayant aucun venin, le CDC n’est pas obligatoire.

Aire de répartition :

On trouve des amblypyges sur quasiment tous les continents, de l’Amérique du nord à l’Océanie, en passant par l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, et même l’Europe, avec Charinus ioanniticus (Kritscher 1959) et Sarax mediterraneus Delle Cave 1986 vivant en Grèce. Répartition des familles :

Climats selon les genres :

Pour les genres non mentionnés, se renseigner sur l’aire de répartition et le biotope de l’espèce

Damon medius juvénile

Description :

Les Ambypyges ont un corps constitué de 2 parties (comme tous les arachnides).
La première partie, le Céphalothorax est en forme de cœur (d’où leur nom de corazon en espagnol). Sur ce céphalothorax sont rattachés 2 chélicères, 2 pédipalpes servant de pattes ravisseuses et remplies d’épines, dont 3 (sauf chez les phryninae où il y en a plus) très longues sur le tibia (côté distal) (il arrive que la première (à partir du côté distal) disparaisse très tôt dans le développement de certaines espèces) puis 4 paires de pattes, dont la première, extrêmement longue, sert d’Antenne (pattes antenniformes). Sur ce prosoma (= céphalothorax) on trouve également 8 yeux répartis en trois globes oculaires (2 latéraux avec 3 yeux chacun et 1 médian avec 2 yeux).
La deuxième partie, l’abdomen, est plutôt ovoïde, et est composée de 12 segments, chacun représenté par un tergite sur la face dorsale et un sternite sur la face ventrale.

Taille : les amblypyges ont une taille comprise entre 5mm pour les plus petites espèces et 50mm pour la plus grande espèce (Acanthophrynus coronatus Kraepelin, 1899). Les tailles sont données de l’extrémité distale des chélicères à l’extrémité distale de l’abdomen, mais on peut arriver à des envergures pattes antenniformes écartées de plus de 60 cm !

Le sexage : il peut se faire de deux manières, la première, la plus simple, consiste à regarder la taille des pédipalpes : Chez certaines espèces (en particulier du genre Damon) les mâles les ont beaucoup plus grands que les femelles (chez des individus de bonne taille).
La deuxième, pour les individus trop petits ou pour les espèces où il n’y a pas de différence sur les pédipalpes, il faut regarder le deuxième sternite (du coté proximal) : Les femelles ont comme un X assez prononcé, les mâles n’en ont qu’un vague contour.

Mœurs :

Les amblypyges sont des animaux exclusivement nocturnes et lucifuges, donc nécessitant des cachettes très sombres dans la journée, ils sont également arboricoles. Certaines espèces vivent dans des grottes, mais ne descendent quasiment jamais au sol.
Cependant, il y a trois espèces vivant « dans le sol », Paracharon caecus qui vit dans les termitières, et deux espèces de Tricharinus vivant dans des fourmilières, dont une étant spécifique des fourmis du genre Atta.

Sociabilité : en règle générale, les amblypyges sont solitaires et on observe de grandes « tensions » entre les individus. Certaines espèces sont tolérantes si elles sont par couple, mais cette tolérance à des limites dans le temps, on peut, par exemple, garder un couple d’Heterophrynus longicornis (Butler, 1873) plus de 6 mois ensemble (seulement dans le cas d’un couple, ne jamais mettre deux mâles ou deux femelles ensembles !!!).
Certaines espèces sont non tolérantes, comme Heterophrynus alces Pocock, 1902, qui ne peut en aucun cas être élevé à plusieurs, il faut même, pour les accouplements, mettre le mâle dans le terrarium de la femelle, pour qu’il sente ses phéromones, car dans le cas contraire, il prend la femelle pour une proie.
Il y a, à l’opposé, une espèce assez sociale, Damon diadema Simon, 1876, qui peut être élevée en communauté, comprenant des individus de stades différents, on observe même des adultes « caresser » les jeunes. Cepandant, nous vous déconseillons l'élevage en groupe, se terminant généralement par la prédation des individus en mue, ou alors dans un terrarium de très grande taille (minimum 1m*1m*1m).

Heterophrynus alces Pocock, 1902 in situ

Maintenance :

Terrarium :

Températures : il est assez souvent conseillé des températures de 25°C, mais 20°C sont très bien tolérés par ces arachnides. Attention, ces animaux ne supportent pas les variations importantes de température, il faut donc veiller à ne pas descendre en dessous de 15°C ou monter au dessus de 30°C pour les genres de forêt tropicale humide, les genres de savane ou désertique supportent mieux les écarts, mais je les déconseille quand même.

Hygrométrie :

Eclairage : l’éclairage est bien sûr à éviter la journée, on peut cependant utiliser des lampes rouge ou bleue la nuit pour observer les animaux, ils ne voient pas ces couleurs.

Terrarium pour H. longicornis

Alimentation :

Les amblypyges ne sont pas très difficiles, on peut les nourrir avec tout type de nourriture vivante d’une taille inférieure à celle de leur corps.
Ils ne mangent que de la nourriture « animal » (rares sont les arachnides acceptant les fruits…). On peut les nourrir de grillons ainsi que d’autres insectes de taille raisonnable par rapport à la taille de corps de l’amblypyge, des animaux assez vifs sont assez appréciés. On peut également nourrir certaines espèces avec de petits animaux aquatiques car on observe des comportements de pêche, en particulier chez Heterophrynus cheiracanthus (Gervais, 1844).
Les Amblypyges mangent très peu, au maximum un grillon par semaine, mais ils peuvent rester plusieurs mois sans manger avant la mue ! Il faut ainsi faire très attention que des proies non consommées ne s’attaques pas à l’arachnide.

La reproduction :

Toutes les durées de ce paragraphe sont données à titre indicatif à une température de 20°C et dans le cas d’Heterophrynus longicornis.
D’abord, mettre un male avec une femelle…… (et pas l’inverse !)
L’accouplement a lieu dans l’obscurité la plus complète.
Les deux individus vont se mettre l’un en face de l’autre, faisant vibrer leur pattes antenniformes et se déplaçant un peu sur le support, à l’issu de cette parade (qui peu durer assez longtemps) le mâle dépose un spermatophore et guide la femelle jusqu'à lui. La femelle récupère le sperme puis le couple se sépare, un des deux individus (voir les deux) reviendra (-ont) pour manger les restes du spermatophore.
Un mois et demi plus tard, la femelle pond ses œufs (entre 20 et 50) dans un sac (liquide au départ, il durcira en peu de temps) elle gardera ce sac sous son abdomen pendant trois mois (ou plus), jusqu’à ce que les petits amblypyges éclosent.
A l’éclosion, les petits sont tout blanc, (sauf l’abdomen qui est légèrement vert) et garderont cette teinte jusqu'à leur première mue. Après cette mue, ils prendront enfin une teinte « normale ». Les pulli (individus avant la première mue) ne mangent pas. Après la mue, tous se séparent et commencent à manger. Ils feront au départ une mue tout les 1 à 2 mois, puis au cours de leur croissance, ce temps augmente jusqu'à une mue par an ou même plus d’un an.

H. longicornis en position de défense

Références :